Dans le contexte potentiellement réparateur de l’acte sexuel, acte d’union par excellence, miroir de cette désunion originelle qu’est notre plus grande blessure, se cache la possibilité d’une profonde guérison.
Le fantasme est le miroir de nos traumatismes, il est de ce fait la porte qui permet d’y accéder dans un cadre sacré.
Nos fantasmes, sexuels ou non, visent à nous inviter à revivre la blessure à son origine. Ils résultent d’une pulsion de vie, transmise par notre inconscient, dans l’intention de nous réparer, de soigner cette blessure, en la revisitant, la théatralisant, à travers une situation sexuelle, professionnelle, relationnelle...
Pour les plus ouverts et téméraires d’entre-nous, l’accomplissement et l’expérimentation du fantasme (sexuel ou non) va se produire... Et ceci souvent sans la conscience de ce qui est en train de s’y jouer au sens le plus profond.
C’est ainsi que nous assistons à la répétitivité de schémas relationnels et amoureux, qui demeurent alors destructeurs tant que nous n’y dirigeons pas cette conscience visant à faire lumière sur le lien entre fantasme et traumatisme, peur et amour, désir et répulsion.
Nous devenons alors à la fois acteur et réalisateur de cette pièce de théâtre relationnelle, plus ou moins consciemment sexualisée, en oubliant de nous assoir dans le fauteuil de cette conscience observante, non-duelle, éclairant l’enjeu derrière le jeu, l’envers du décor.
Ainsi, le fantasme vécu sans la conscience de cette profonde et fondamentale tentative de réparation qu’il représente, s’expérimente souvent sans sécurité (affective, émotionnelle, physique), ou sans amour. Il donne alors lieu à une re-traumatisation et à la création d’un nouveau besoin de réparation de ce nouveau vécu, encore plus intense, et potentiellement encore moins conscient.
Vivre notre fantasme, c’est revivre le trauma à des fins plus ou moins conscientes d’exorcisation, de guérison, de résolution. De la conscience dont nous faisons preuve à cet instant de paroxysme, dépend la guérison.
Dans le fantasme se cache une vraie proposition, d’une insondable profondeur, menant au souterrain de notre constitution psychique : rejouer le drame existentiel à sa source, y rencontrer la blessure à vif et y verser du miel plus que de l’acide, et rejoindre l’idée que « Guérir c’est toucher avec de l’amour ce qui a été touché avec de la peur ».
La sexualité et nos relations amoureuses, sont le terrain de jeu fondamental où se joue soit la réparation des blessures originelles, soit leur perpétuation, et leur re-traumatisatation.
C’est en ce sens que l’émergence de fantasmes doit être perçue comme une tentative profonde de l’inconscient de nous réparer. S’y connecter permet à l’inconscient, mu par l’intelligence du vivant en nous, d’ouvrir la voie vers la guérison.
🙏 Stephan Schillinger©️ 📚 Extrait des livres « Par un Curieux Hasard » disponibles sur curieuxhasard.com/boutique 🥰 Stages & Curieuses Journées : curieuxhasard.com/retraites 📸 instagram.com/paruncurieuxhasard 🎬 youtube.com/c/paruncurieuxhasardstephanschillinger (illustration : anonyme)
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